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Mes impressions du Japan Expo

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En bon geek de province élevé loin de la grande ville, je n’ai que très rarement eu l’occasion de participer aux manifestations orientées vers mes loisirs. Du coup, mon passage de deux jours au Comic’Con-Japan Expo fut une expérience relativement originale pour moi. Et pour une sortie d’ermitage, ce fut un sacré moment.

 

L’impression de gigantisme se fit sentir dès l’arrivée, de bon matin, dans la file d’attente pour l’achat des billets composée de milliers de personnes, dont plusieurs centaines en costumes. Refusant de me laisser démonter, je me jetai le torse bombé dans la mêlée, et liai rapidement conversation avec un gaillard déguisé en Ryu. Comprenez : un bandeau rouge et un vieux judogi aux manches déchirées, portant l’étrange devise « Free Hugs » que j’allais par la suite voir plus que je ne l’aurais souhaité.

Je me retrouvai donc au sein  d’un groupe disparate de jeunes otakus ayant tous décidé de s’affubler de la même mention. Avant même de pénétrer dans le saint des saints, je m’amusai à compter les cosplays de répétant le plus. Après avoir vu passer trente Luffy dans la seule file d’attente, je décidai de faire des gens affublés de la chemise rouge et du chapeau de paille mes ennemis jurés. Une fois entré, les costumes adoptèrent une variété plus bienvenue, du fait notamment que pas mal de filles tombèrent le manteau pour révéler des tenues qu’elles n’auraient pas osées exhiber dans le métro, tant par crainte du regard des civils que par celle de la pneumonie. Mention spéciale à la première de ces demoiselles que je rencontrai, habillée en Levy de Black Lagoon et ayant poussé l’authenticité jusqu’à porter un short trop court pour couvrir son sillon fessier. Décidément, on ne voit cela qu’une fois dans l’année.

On voit aussi ce genre de choses.

 Mais bien sûr, le JE, c’est plus que des costumes hallucinants. C’est aussi la période où les transports en commun parisiens sont envahis par des trolls de forums et des accros des réseaux sociaux équipés d’armes blanches en tous genres, sans que les agents de sécurité y trouvent pour autant à redire. Cela, et aussi une surface colossale recouverte  de stands conçus uniquement pour nous soulager de notre argent durement gagné ou, pour beaucoup, honteusement soutiré à la famille.

Un grand nombre d’étals s’étaient donnés pour mission de vendre les lames susmentionnées. L’attraction principale : les répliques de qualité variable des épées issues de mangas de Jump. Zanpakutou, katanas de Zorro, et beaucoup de sabres de Trafalgar Law au tsuba couvert de fourrure. Une expression du bon goût.

À la première occasion, je me séparai du groupe pour me faufiler dans la zone Comic Con de l’exposition. Plus petite, mais néanmoins très riche, elle offrait l’opportunité de dialogues très agréables avec des exposants extrêmement accueillants, qui parvenaient à afficher une enviable bonne humeur malgré les heures, la fatigue et la chaleur de la foule. Chapeau à tous ses seconds rôles de l’évènement, dont on oublie trop facilement que c’est avant tout leur travail qui en fait ce qu’il est.

Aussi, les costumes changent côté Comic Con.

Bref, une journée s’écoule très vite. Sans programme, je n’ai presque pas pu suivre de shows. J’ai en revanche pu maximiser l’usage de mon minuscule budget, repartant pour l’essentiel chargé de bouquins. Je salue au passage le travail superbe et le chaleureux accueil des éditions Pix’n Love et de IG Magazine. Une découverte pour moi: l’association MO5.com, qui s’efforce de préserver le patrimoine du jeu vidéo. La philosophie de son président est d’un rafraîchissant optimisme, face  au blasé « c’était mieux avant. » « Le jeu vidéo, ce sera mieux demain. » Car ce que l’on a tant aimé dans le passé ne disparaît pas. Il reste à notre disposition, aux côtés des promesses que portent encore en elle ce jeune médium. Merci les gars pour la dose d’anti-cynisme.

Bien sûr, le Japan Expo – Comic Con reste avant tout une étrange singularité, un trou noir de geekitude, un amas de nerds tellement dense que même la lumière ne parvient pas à s’en échapper et que l’air frais, à l’inverse, ne parvient pas à y pénétrer. Dans ce sabbat débauché, d’incroyables bizarreries apparaissent spontanément: des défilés de free huggeurs cherchant à augmenter leur score avant la fermeture; un enclos dédié au speed dating pour dork, tellement surbooké que l’on pouvait voir un type bloqué dans la queue de 13h à 18h montre en main; des hot-dogs « à l’américaine » sans autre condiment disponible que du bête ketchup… et assez de cosplayeuses grimées en Juliet de Lollipop Chainsaw pour remplir une piscine olympique. Par Khorne, il faudrait presque y aller à la machette pour s’en sortir!

Ma préférée parmi la légion présente.

Pour conclure, on ne saurait trop conseiller à tous d’aller faire par eux-mêmes l’expérience de cette manifestation taille Tengen Toppa. Vous devriez d’ailleurs tâcher de ne pas rater la prochaine. On ne sait jamais quand les services sanitaires décideront d’interdire ce qui est clairement le terrain idéal de reproduction de tous les germes les plus immondes normalement confinés aux sous-sol de ludothèques. Et puis c’est l’un des seuls endroits au monde où l’on peut voir un bloggeur égaré étaler un Ryu bagarreur d’un mae geri dans les parties nobles.


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